“Pour le futur, il faudra aussi tirer les leçons de l’échec de Notre-Dame-Des-Landes en termes de débat public, de procédure, de présentation et de discussion des alternatives.” Edouard Philippe, Premier ministre – 16 janvier 2018.
L’année 2018 aura commencé par ce terrible aveu d’échec des pouvoirs publics qui depuis 50 ans n’ont pas su ou voulu conduire un débat public à la hauteur de ce un projet majeur, celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il fait écho à des dizaines de projets ratés faute de concertation, comme celui du Barrage de Sivens qui a entraîné la dernière et récente réforme dans notre secteur d’activité.
En effet, à peine un an et demi après cette réforme du dialogue environnemental, les propos du Premier ministre semblent annoncer une nouvelle remise en question. Il faut dire que la réforme du dialogue environnemental, bien que très bénéfique pour l’indépendance de la Commission nationale du Débat public comme pour le développement de concertations préalables, ne recouvre encore qu’un champ limité de projets.
Il reste encore à améliorer le contrôle, l’encadrement, la vérification de la prise en compte de tous les avis sur les dizaines d’autres débats comme les débats de société, notamment ceux lancés ces derniers mois par le nouveau Gouvernement (Etats généraux de l’Alimentation, les Assises de l’outre-mer, les Etats généraux de la bioéthique…) : déployer l’intervention des garants, des commissions particulières, de l’ouverture des données, etc. Même schéma d’ailleurs pour les débats locaux, les budgets participatifs, les concertations sur les temps péri-scolaires ou sur la mobilité en ville… souvent suspects de manipulations…
La crédibilité de ces démarches repose donc essentiellement sur la responsabilité des maîtres d’ouvrage et des cabinets et agences-conseils qui les accompagnent. Cette responsabilité est donc aussi celle de Debatlab en faveur d’une professionnalisation des démarches participatives à toutes les échelles, en faveur des dispositifs de garantie pour que tous les points de vue soient vraiment tous traités et à égalité, en faveur d’une ouverture des données du débat public comme en faveur de la reconnaissance de notre métier. C’est aussi notre responsabilité face au climat de défiance démocratique qui perdure.
Ce sont ces chantiers qui vont jalonner cette année 2018, nous avons besoin de toute votre énergie pour faire avancer la profession !